Fete de l'Independance - 4 avril

Publié le par Famafrika

Aujourd’hui, c’est la fête de l’Indépendance du Sénégal, et tous ceux qui ne sont pas partis au défilé le regardent à la télé. Des kilomètres et des heures de jeunes, moins jeunes, civils et militaires, femmes et hommes, qui défilent et marchent au pas devant Son Excellence et sa femme. Ca me rappelle le deuil de trente jours décrété après la mort de Ethel Wa Mutharika, première dame du Malawi, dont le cercueil fût exposé en direct à la télé pendant un mois, pour permettre à des milliers de personnes de venir s’y recueillir. Le matin, on avait eu droit à un reportage sur l’encadrement des enfants de plusieurs écoles du pays par des militaires, pour les préparer au défilé. Et là, ça y est, c’était le grand jour. Ils étaient tous là, dans leur plus beau costume et ils paradaient fièrement, sous un soleil de plomb, devant ce Président qui avait l’âge de mon grand-père, mais était en fonction jusqu’en 2012. Le présentateur détaillait chaque nouveau groupe à la manière des commentateurs du Tour de France, vantant les mérites de telle équipe ou tel coureur cycliste. Cette fois-ci, les équipes étaient les enfants de l’école de Rufisque, les jeunes de l’école sénégalo-turque, les élites de la réputée Ecole J.F. Kennedy, majorettes en tête, mais aussi les Casques bleus, les forces de l’Union Africaine et de la CEDEAO, les forces françaises du Cap-Vert. Tiens ! Rappelez-moi l’intitulé de ce défilé ??? Fête de quoi ? Indépendance… Ah oui… Le Sénégal est indépendant de la France depuis 1960 ! Alors que foutent les forces françaises dans le défilé ? Ce n’est pas une excuse si elles sont en poste au  Sénégal, et non au Cap-Vert. Et Wade d’être fier, car « cela représente l’excellence des rapports entre le Sénégal et la France. » On ne rappellera pas ici le fameux discours de Sarkozy à Dakar… Y’en a vraiment pas un pour racheter l’autre. Après un discours, d’abord en Français, puis en wolof, Wade conclue en disant que « les Sénégalais peuvent dormir tranquilles. L’armée veille sur eux. » Cette année, le thème du défilé était : Forces de défense au service de la diplomatie. La semaine précédente, Wade avait fait refaire la rue qui passe devant la maison. A l’arrache, comme on dirait par chez nous, juste pour qu’il puisse passer en voiture aujourd’hui. En attendant qu’il réalise ses promesses, Les Diolas de la maison méprisent cet homme qui a annoncé une surprise dans ses belles paroles : il constuira 15 000 logements de plus à Dakar, mais il n’a rien dit concernant la cherté de la vie et la crise économique du pays.

Dans la chambre, aucune photo de Wade n’orne les murs, mais des images de la Vierge Marie et des photos du Pape. Les Diolas sont majoritairement catholiques.

Publié dans Premiers pas

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