Derniers preparatifs

Publié le par Famafrika

Il est presque une heure du matin. Aujourd’hui je prends l’avion pour Dakar. Dans quelques heures seulement, je serai là-bas. Je n’arrive pas à dormir. Mon esprit, lui, s’est déjà envolé depuis longtemps et vit au rythme des appels à la prière, du thé à la menthe et du thiéboudiène. Combien de fois ai-je imaginé l’arrivée à l’aéroport, le trajet jusqu’en ville, la rencontre avec toutes ces nouvelles têtes ? Toutes ces rues, tous ces noms qui ne représentent encore rien pour moi seront, bien vite, emplis de souvenirs, de sensations, d’émotions. C’est à chaque fois comme ça. Au début, ce ne sont que des alignements insignifiants de maisons inconnues. Aucun ressenti familier. Puis vient le temps de la découverte. On s’extasie, on mémorise, on questionne. Puis, l’appropriation, de plus en plus poussée, fine. Les détails deviennent des repères, les lieux commencent alors à nous appartenir. Et enfin, l’habitude, où on ne fait plus bien attention à rien, où tout semble facile, fluide, familier. On évolue pourtant dans le même environnement, mais c’est comme si le décor n’était plus le même. Ou alors, nous faisons maintenant nous-mêmes partis du décor.

Juste à côté de moi, les photos défilent sur l’ordinateur, en ordre aléatoire. Guadeloupe, Bordeaux, Maroc, Danemark, Malawi, Maurice, Lyon… Les photos viennent des quatre coins du monde et ne capture en moi qu’une attention éphémère sur un souvenir, souvent qu’on croyait oublié.

Je ne sais pas s’il est préférable que j’essaye de dormir ou si je dois m’obstiner et me maintenir éveillée jusqu’à trois heures trente. Je lutte contre le sommeil en écrivant, mais le calme de la flûte de bambou et le coassement des grenouilles provenant d’une musique de méditation dont je ne me sépare plus, me baignent d’une douceur soporifique. Lentement, mes yeux se voilent, mon esprit s’embue. Ah ! Que j’aime sentir cette légère torpeur s’accrocher et gagner du terrain à chaque ligne. Je crois bien qu’aujourd’hui, je vais me rendre plus tôt que d’habitude. J’aurai deux heures de sommeil avant de me lever.

Mon cœur s’emballe à l’idée de voir approcher la côte de ce continent africain dont je rêve à chaque instant. A peine quelques secondes, trois minutes tout au plus. Mais à sa vue, toujours la même impression de splendeur, de liberté et de paix.


                                Cote africaine, plages marocaines

Publié dans Avant le depart

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M
quand je lis ca, c'est comme je partais avec toi!
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F
<br /> J'espere que ca va te donner envie de venir alors ! <br /> <br /> <br />